Le Canal du Midi est une destination touristique incontournable. Reliant Toulouse à la mer Méditerranée, le canal est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO. Voies navigables de France (VNF), l’opérateur national concernant tout ce qui a trait à la logistique fluviale, a décidé de mettre des actions en œuvre pour inciter les oiseaux à repeupler les berges.
Le chancre coloré, une impitoyable épidémie
Il y a une quinzaine d’années, le chancre coloré s’est installé sur les arbres du Canal du Midi. Ce champignon cruel s’installe sur les platanes et provoque leur dépérissement. Extrêmement contagieux, il est primordial de couper rapidement les arbres atteints.
Plus de 25 000 platanes qui bordaient le Canal du Midi ont déjà dû être abattu. Un fait malheureux qui a eu pour conséquence de faire fuir la faune environnante, notamment les mésanges charbonnières et les pipistrelles qui faisaient leurs nids dans le creux de ces arbres.
Des nids pour les oiseaux
Un constat alarmant, mais que les visiteurs se rassurent : VNF entend bien repeupler la berge. Près de 900 lits douillets ont été mis en place sur les arbres pour que les oiseaux et les chauves-souris se réinstallent. Emilie Collet, responsable environnement à VNF-Sud-Ouest, indique qu’en plus d’avoir pensé à la replantation, il était important de prendre en compte aussi comment faire au mieux pour protéger les espèces et la biodiversité du lieu.
Les premiers nichoirs abritent d’ors et déjà du monde : les Petit-duc et les Rollier d’Europe ont fait leurs nids dans 65 % d’entre eux. Les touristes, qui apprécient se balader peuvent ainsi contempler à nouveau les oiseaux évoluer près de l’eau, qu’il s’agisse de la Huppe fasciée ou de la chouette Chevêche d’Athéna.
Faire participer les riverains
L’établissement invite aussi les riverains qui habitent entre 5 et 10 kilomètres du canal à participer, en offrant le gîte et le couvert dans leurs jardins. Un site a été créé pour l’occasion, il permet de demander la pose d’un nichoir, à condition d’avoir un arbre capable de le supporter.
Pour bénéficier de cette installation, les riverains doivent s’engager à respecter trois conditions : entretenir le nichoir en le vidant et ne le nettoyant une fois par an, observer ce qu’il s’y passe pendant les principales périodes d’activité et partager les résultats qu’ils obtiennent sur l’application dédiée.
Le programme a été mis en place pour pallier le vide près des berges du Canal, où le chancre a aussi fait des ravages. Emilie Collet espère que les écoles, les entreprises et les collectivités suivront l’exemple et demanderont aussi à avoir leur nichoir. Les premiers devraient être distribués d’ici la fin de l’année.